Qu’est-ce que la neutralité du net ?
La neutralité de la toile stipule que tous les acteurs fournissant ou acheminant des données sur internet doivent les traiter équitablement, sans les filtrer ou les censurer de quelque manière que ce soit. Dans la pratique ce sont surtout les gouvernements et fournisseurs d’accès à internet (FAI) qui sont concernés.
« La neutralité du Net est un principe devant garantir l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet. Ce principe exclut par exemple toute discrimination à l’égard de la source, de la destination ou du contenu de l’information transmise sur le réseau. » Wikipédia
Concrètement, cela garantit aux internautes l’accessibilité de tous les contenus de la toile sans restriction et sans parti pris qu’il soit idéologique, politique ou commercial.
Les FAI par exemple n’ont pas le droit de bloquer, ralentir ou faire payer un accès à un site web ou à un contenu spécifique. Mais nous pouvons prendre le cas d’Orange qui possède une partie de Dailymotion, s’il le pouvait, il pourrait volontairement ralentir Youtube, un concurrent direct de sa plateforme de streaming pour accroître son réseau.
Depuis quand est-elle en place ?
Même si à l’origine la neutralité du réseau était à vocation militaire, Internet a été conçu pour créer un réseau décentralisé et pour connecter tout le monde sur le même pied d’égalité. Cette idée d’internet neutre était donc présente dès le départ, il s’agissait d’un espace de liberté totale sans filtre.
Puis, avec l’explosion du digital dans les années 2000, au vu de la puissance que représente Internet il a été nécessaire de légiférer cette liberté afin de protéger les utilisateurs.
Le Parlement européen a adopté en avril 2014, le « Règlement européen relatif au marché unique des télécommunications ». Ce règlement protège la bande passante allouée par les FAI à Internet et interdit les pratiques discriminatoires de la part de l’opérateur. Puis en 2015 ce même parlement établit des mesures prévoyant ceci : « Les FAI traitent tout le trafic de façon égale et sans discrimination, restriction ou interférence, quels que soient l’expéditeur et le destinataire, les contenus, les applications, les services ou les équipements terminaux utilisés. »
Aux États-Unis, le débat est plus ancien qu’en Europe
Dès 2004, la Federal Communications Commission (FCC) s’occupe d’établir les mesures et lois protégeant la neutralité. Le 26 février 2015, elle a voté la reconnaissance de l’Internet américain comme «bien public» et a placé les mesures sous une classification de titre II, ce résultat constitue un grand pas vers la neutralité du net.
En quoi est-ce important pour vous, internaute ?
En tant qu’utilisateur, la neutralité d’internet affecte à peu près la totalité de ce que vous faites. Nous sommes arrivés dans une ère où nous avons besoin d’utiliser internet pour à peu près tout ce que nous entreprenons.
Même pour des utilisations basiques comme surfer sur des site web, regarder une vidéo, télécharger un jeu, jouer en ligne etc, tout ce que vous faites repose sur votre FAI.
La neutralité est aussi cruciale pour les petites entreprises, start-up et entrepreneurs. Ils s’appuient sur internet pour lancer leur business, créer des marchés, atteindre des clients et faire de la publicité pour leurs services et produits.
C’est grâce à cette neutralité que les petits business ont pu grandir sur internet, détrônant et devenant sans doute le prochain Netflix ou Amazon.
De plus, les FAI pourraient créer un internet filtré c’est à dire garder seulement des informations particulières. Les conséquences seraient importantes pour les communautés minoritaires. Prenons par exemple la communauté LGBT ou les minorités religieuses; elles se servent de l’internet actuel (ouvert) pour s’organiser et combattre les discriminations du système.
La neutralité du net empêche donc la création d’une propagande idéologique choisissant celui qui aurait la parole, qui serait le plus vu et représenté sur la toile.
Que se passerait-il si nous perdions la neutralité d’internet ?
C’est simple, les FAI ne seraient plus soumis à des obligations d’égalité.
Le problème, c’est que les sociétés commerciales privées concernées attendent un rapide retour sur investissement. Pour certains, ils sont souvent producteurs de contenus : sites internet, vente en ligne etc.
Sans une neutralité du net encadrant leurs pratiques, ils pourraient privilégier et hiérarchiser les utilisateurs de leurs propres sites et services et ainsi :
- introduire des priorités selon les formules tarifaires de leurs abonnés
- développer un internet à plusieurs vitesses
- donner une priorité à certains services et applications contre rémunération
Le web sans neutralité pourrait avoir un énorme impact sur son utilisation et sur nos vies de tous les jours.
Risquons nous de la perdre ?
Aux États-Unis, la reconnaissance du bien public qu’est Internet a été renversée en Janvier 2017 par le président Donald Trump. 3 jours après son élection il nomme Ajit Pai, auparavant avocat de Verizon (un puissant FAI américain) le nouveau président de la FCC.
Ce dernier annonce publiquement sa volonté de retirer les mesures qui jusque là défendaient la neutralité du web. C’est une immense régression. Les utilisateurs américains pendant 90 jours ont dû envoyé des remarques à la commission en accédant à gofccyourself.com. À la fin des 3 mois de débats la FCC s’est retrouvée avec des millions de messages.
Depuis, elle travaille sur une version révisée de sa proposition pour la voter et la rendre officielle. La commission est censée prendre en compte les avis publics et nous allons sûrement devoir attendre un bon moment avant de voir cette nouvelle version voir le jour.
Sans la classification de titre II, la FCC peut au mieux réécrire les mêmes règles en plus souples et plus fragiles. Tout le monde attend maintenant de voir si elle va changer complètement de direction et s’adapter aux demandes des utilisateurs ou si elle ne va juste plus les protéger.
Toutefois en France, la situation est stable. Le seul risque viendrait des États-Unis, si ces derniers abolissent complètement le concept de neutralité du web et que le Parlement Européen se met à suivre l’exemple en réformant les règles qui protègent notre internet.
Les limites de la neutralité
La neutralité sur les sites internet cause une certaine impartialité et certains contenus sont parfois graves voir nuisibles pour des personnes non averties. On peut se poser quelques questions. Doit on laisser passer des contenus pédophiles ou de la vente d’arme ?
Même si internet est aujourd’hui protégé, les Etats ont pris les devant et contrôlent le contenu. Ils prennent l’initiative de supprimer légalement les sites qui contiennent des contenus nazis, pédopornographiques, ou incitant au terrorisme, à la violence ou la haine. Tout cela dans le but de protéger l’internaute.
En vérité, le seul internet aujourd’hui non censuré se trouve dans le deepweb, la face cachée d’internet. On y accède à l’aide d’outils bien spécifiques. Son contenu est pour la plupart du temps illicite (drogue, arme, pédophilie, prostitution…).
Finalement, c’est mieux comme ça, qu’on n’y est pas accès.
Je vous laisse maintenant avec ce gif bien marrant.
Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à réagir ou à nous contacter !
Un article rédigé pour vous par JP Loup
He’s sexy and he knows it, you can touch his mustach. "Issu de l'imaginaire de l'équipe, Jean-Pierre Loup c'est une mascotte, une égérie, un mythe. Il vous propose dans ce blog de découvrir les coulisses du web à travers la plume virtuelle des gens qui sont passés par l'agence Keole : stagiaires, anciens employés, amis, famille..." Spécialités : sauver le monde | taper l'incruste | raconter de belles histoires. Il aime : se compliquer la vie, car optimisé c'est triché | les arrêts maladie | la deeptechnopunktrancealternative. Il aime pas : réfléchir à outrance | les au revoir | signer ses mails avec un "Cordialement".
